Depuis le tournant du 11 septembre, jusqu’à la crise sanitaire du tout début des années 2020, on a parlé un peu partout, dans les démocraties libérales, d’état d’exception permanent, pour viser les politiques de gestion de crise qui se sont déployées, répétées, jusqu’à s’immiscer dans l’exercice du pouvoir et le droit ordinaires. De façon remarquable, en dépit d’innombrables travaux sur la question, le terme – tout en résonnant incontestablement à la conscience contemporaine – est demeuré assez énigmatique.
De façon tout aussi remarquable, la notion n’a que très rarement été mise en lien avec ce que l’on s’aventure encore à qualifier bien souvent de crise écologique. Dans cette conférence, nous voudrions revenir sur cette longue période de plus de 20 ans, marquée par l’essor des politiques de gestion de crise, qui ont accompagné des transformations institutionnelles durables – en particulier la montée en puissance de l’exécutif.
Mais nous voudrions repenser cette séquence à la lumière de ce qui a été, précisément, continuellement écarté, ou refoulé : tout le rapport des crises à la matérialité du monde. Une approche qui permet non seulement de lire complètement différemment le rôle des pouvoirs de crises et de la pensée de l’exception, depuis près de 20 ans, mais qui, en outre, invite à penser la manière dont les politiques comme les pratiques juridiques sont habitées – bien malgré elles – par des peurs, sinon des hantises ou des spectres qui ne disent pas leur nom.
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