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Histoire naturelle de l'urbanisation, par Lewis Mumford

14 mars 2024

Villes et subsistance, l’histoire d’une dissociation

Dans cet essai panoramique et inédit daté de 1956, le grand historien des techniques et des villes, Lewis Mumford (1895-1990) retrace en moins d’une centaine de pages l’histoire de la ville au prisme de son emprise croissante sur la nature et les ressources.

C’est du point de vue de sa morphologie que Mumford décrit le phénomène urbain, qui, dans ses premières formes, est en relation symbiotique avec les terres alentour. Ruches et terriers sont des préfigurations pré-humaines du village et de la ville. Chez l’humain, l’habitude de s’abriter dans des cavernes remonte au Paléolithique, mais le village permanent apparaît au Néolithique. L’émergence de la ville à partir du village est rendue possible grâce à des améliorations apparues au Néolithique dans la culture des plantes et l’élevage du bétail, en particulier la culture des graines dures produites en abondance et conservées des années sans pourrir. Si ces premiers villages concentrent la population, ils ne causent pas de perturbations majeures dans l’environnement. Ils enrichissent même les sols et accroissent leur productivité naturelle, selon une économie circulaire avant la lettre. Ce sont des villes à blé, à seigle, à maïs.

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