Des dortoirs pour plantes, une poule couveuse de livres, des « pierres-tissus » ou des pulls suspendus aux branches que l’on enfile pour disparaître dans la forêt… Comment les vies autonomes, au-delà d’être sobres, transforment-elles nos façons de faire signe et sens du monde ? Quelle matière poétique nouvelle se produit quand on réinscrit son quotidien dans le monde vivant pour construire soi-même sa maison, cultiver sa nourriture, fabriquer son énergie ?
Alors que les appels à déserter le système se multiplient et que l’urgence de trouver d’autres manières d’habiter se fait toujours plus prégnante, Clara Breteau éclaire d’un jour nouveau les lieux autonomes et leurs pouvoirs poétiques capables, comme des plantes, de pousser à travers nos maisons et de les réanimer. Par son enquête hors norme, ce livre réussit alors à circonscrire l’un des points faibles majeurs du capitalisme colonial : ce lien organique et vernaculaire au territoire qui, refaisant de l’habitat un corps tissé de signes, contient la clef de nos émancipations poétiques et politiques.
La lutte contre le réchauffement climatique mobilise. Mais il y a un monde entre les visions des États et les propositions alternatives. Tour d'horizon de récits disparates et parfois antagonistes avec Nathanaël Wallenhorst et Clara Breteau.
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Paru aux éditions Actes Sud le 14 septembre 2022