Séminaire du 20 septembre 2025, 15-18h au siège de la Fondation pour le progrès humain, 38 rue Saint Sabin, Paris 11ème
Françoise Gollain examinera certains présupposés philosophiques des auteur.e.s qui ont nourri ce qu’on a appelé le tournant ontologique ou tournant non humain en sciences sociales et dont l’influence est croissante, en France (Bruno Latour, Philippe Descola, Baptiste Morizot, par exemple) ainsi que dans l’aire anglophone par l’apport conjugué du new materialism ou néo-matérialisme et du posthumanisme critique/féministe.
Ces auteur.e.s ont insisté sur les relations multiples et constitutives existant entre humains et ce qui relève du non-humain et conçoivent le monde comme la résultante d’un foisonnement d’agentivités de toutes sortes. Ce faisant, ils/elles invitent à un dépassement salutaire de l’humanisme anthropocentrique propre à la modernité occidentale et inspirent les formes les plus stimulantes de l’activisme écologiste contemporain.
Cette matrice conceptuelle, marquée par une mise en exergue de la matérialité active de l’univers, fournit cependant des outils théoriques insuffisants pour analyser finement la nature distinctive des diverses entités qui produisent l’histoire du monde humain et non-humain et des relations de causalités en jeu dans l’anthropocène.
Afin de rendre compte du caractère éminemment paradoxal de la figure humaine – à la fois entité minuscule en relation aux temporalités et agentivités non humaines et force géologique précipitant le collapse - Françoise défendra la nécessité de mobiliser également d’autres ressources intellectuelles, y compris le Critical realism d’origine britannique, l’humanisme critique ainsi que la tradition écosocialiste.