Séminaire

Le syndrome de la reine rouge

6 avril 2012
Après 60 ans de progrès scientifiques et techniques, sans précédent dans l’Histoire de l’humanité, un milliard d’individus souffrent de la faim dans le monde; les ressources naturelles (pétrole, métaux) s’épuisent; la biodiversité diminue; l’air, l’eau et la terre sont de plus en plus pollués; la couche d’ozone est en danger, le climat se réchauffe. Dans les pays développés, les inégalités sociales augmentent, le chômage devient endémique, les gouvernements s’endettent.

Est-ce là où mène le progrès? De nombreux scientifiques de ma génération, notamment dans le domaine des sciences de l’univers, s’interrogent.

Si, dans l’ensemble, l’humanité progresse vers plus de confort et une longévité accrue, l’Histoire nous montre que cette progression est loin d’être régulière. Depuis l’antiquité, des périodes de vaches maigres succèdent aux périodes de vaches grasses; des temps de guerre succèdent aux temps de paix; des civilisations disparaissent, de nouvelles les remplacent. D’une manière générale, l’Histoire est parsemée de famines, de conflits, d’épidémies et de banqueroutes. L’évolution de l’humanité serait-elle dictée par une loi fondamentale, un « principe de Lucifer » qui condamnerait régulièrement l’Homme à un destin malheureux auquel nul ne saurait échapper?