Une des caractéristiques de notre époque, c’est la certitude que nous allons vivre des ruptures. Qu'il s’agisse de la situation économique, énergétique ou climatique, nous savons que la tendance passée ne ressemblera en rien à l’évolution future. La croissance exponentielle de nos consommations, de nos émissions ou rejets, du prélèvement sur les ressources, de la population mondiale, des déplacements ou de la dette des États ne peuvent conduire, à terme, qu'à une inversion de nombreuses tendances.
Dans ces conditions, il est extrêmement complexe de faire des scénarios prospectifs de long terme (jusqu’en 2050 par exemple) basés sur un fonctionnement de société à bout de souffle et en limite de rupture.
Puisqu'il est impossible d’anticiper avec exactitude le délai et l’intensité de ces chocs à venir, nos gouvernements font le pari qu'il n’y en aura pas et misent tout sur l’acharnement thérapeutique, restant au chevet d’une croissance économique en état de mort clinique. Désormais, il est trop tard pour tout transformer avant ces grands changements. Il est donc préférable les accepter et de les anticiper avec l’objectif d’améliorer la résilience.