A quoi ressemblera l’Europe en 2030 ? Plus personne ne peut prétendre le savoir, depuis que les prévisions basées sur les décennies passées sont systématiquement disqualifiées par le cours des événements. Volatilité des prix du pétrole, modification du climat, récessions, crises géopolitiques et révolutions sont autant de paramètres imprévisibles qui rendent la plupart des scénarios tendanciels de long terme peu crédibles. Pourtant, il y a au moins un paramètre sur lequel tous les scientifiques peuvent être d’accord : nous allons vivre, à court, moyen et long terme, des chocs et des changements importants, avec des conséquences plus ou moins prononcées selon les territoires. Qu’il s’agisse de l’accès à l’eau potable, de la contrainte énergétique, de la fin de la croissance économique ou de l’explosion de la dette publique, des changements climatiques, de la production alimentaire ou encore de la perte majeure de biodiversité, il n’est plus raisonnable d’envisager le long terme sans per-turbation majeure.
Dans cette étude conduite par Benoît Thévard en 2015, nous proposons une vision de l’avenir résolument optimiste, mais qui fait suite à un catastrophisme réaliste. Partant du constat que des catastrophes pourront survenir, nous acceptons cette réalité et proposons une organisation des territoires qui leur permette d’aborder les prochaines décennies dans les meilleures conditions pos-sibles. Dès lors, il faut choisir un angle d’approche pertinent dans un contexte empreint d’incertitude, et celui de la résilience nous semble particulièrement approprié.