Séminaire

L’effondrement, catabolique ou catastrophique ?

27 mai 2011
Appelons « effondrement » de la société mondialisée contemporaine le processus à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, mobilité, sécurité) ne sont plus fournis à une majorité de la population par des services encadrés par la loi. A la suite des travaux de Joseph Tainter, Jared Diamond, John Michael Greer, Ugo Bardi et François Roddier, il est possible de dessiner les contours de l’effondrement en quelques traits. La déstratification : les sociétés régionales (européennes, américaines) stratifiées sur la base de classe, de sexe, d’ethnie ou d'autres facteurs, deviennent plus homogènes, plus égalitaires. La déspécialisation : le nombre d’emplois spécialisés diminue ; les individus, les groupes, les territoires deviennent plus multifonctionnels. La décomplexification : les quantités et la diversité des échanges d’information, de services et de marchandises, se réduisent. La déstructuration : les institutions centrales deviennent plus faibles ou impuissantes, les modes de vie locaux plus autonomes. Le dépeuplement : les densités de population baissent. Nous postulons que la société mondialisée est en cours d’effondrement sous l’effet de différents facteurs propres à la mondialisation et au productivisme : une rétroaction positive de déclins nourrie par les interactions entre les ressources, le capital et les déchets. La question centrale que nous posons se formule alors : cet effondrement sera-t-il lent (un ou deux siècles) ? Ou bien sera-t-il rapide (une ou deux décennies) ? Catabolique (lent) ou catastrophique (rapide) ?